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Georges Grosz : une vie de rebelle
A l'age où certains rêvent mollement de révolte assoupis au fond de la classe, Georges Grosz se lève et rend à son professeur la gifle qu'il vient de lui donner. Nous sommes à Berlin au tout début du siècle. Il quitte l'école et entre à l'Académie Royale de Dresde puis à l'Ecole des Arts Appliqués de Berlin, publie quelques dessins dans des journaux satiriques avant de s'engager dans la "Grande Guerre" qu'il abhorre. Renvoyé dans ses foyers à la suite d'une maladie, il décide d'utiliser son talent comme une arme. Ses caricatures lui valent un procès de l'Armée, puis en 1923 un autre pour atteinte à la morale publique à cause de son album intitulé "Fermer sa gueule et continuer à servir". Un album où les allemands médusés découvrent un Christ en croix avec un masque à gaz et des bottes de combat.
Il expose à Munich, travaille pour le théâtre et sous-titre même un film muet avant de donner des cours à New-York. En 1933 il émigre définitivement aux Etats-Unis pour ne revenir en Allemagne qu'en 1959 pour y mourir.
L'exposition du Musée-Galerie de la Seita retracent à travers 70 dessins et aquarelles les années "berlinoises" de cet artiste féroce qui fixe avec violence tout ce qui le révolte. Scènes de rues et de cafés mordantes d'un homme qui "renvoyaient dos à dos l'homme de la rue bavant d'admiration devant celui attablé au restaurant". L'oeuvre d'un homme qui refusait avec arrogance l'étiquette de peintre ou de dessinateur satirique pour ne revendiquer que celle "d'observateur scientifique et impartial".
Georges Grosz "Les Années Berlinoises" du 19 septembre au 25 novembre au Musée-Galerie de la Seita 12 rue Surcouf. Paris 7.
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